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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

lundi 8 octobre 2012

LES DENTS ETROITES


Il me revient un souvenir du temps où j’étais tout nouveau à l’Atelier du Timbre et où j’étais équipier sur une rotative typographique imprimant des "Marianne Cheffer" 0,30 F.

Je ne connaissais pas encore tous les termes utilisés dans les ateliers. Mon coéquipier du moment, plus ancien, m’annonce : « Regarde, il y a un double picot ». Ne sachant pas ce que c'était, je n’ai rien vu. Alors, il me montre entre la 9me et 10me rangée de timbres, un décalage du perforage provoquant une dent étroite sur tout le travers. Et il part s’affairer pour arranger le défaut. Sur le moment, je n’y ai pas prêté plus d’intérêt et peu de temps après je travaillais sur une rotative taille-douce 3 couleurs.

(Extrait du site "La Marianne de Cheffer")


Devenu "cocher" sur ces mêmes rotatives typographiques "Chambon", je remarquais ce même défaut que j’avais rencontré quelques années plus tôt. Il y avait un "double picot".

Très intrigué et voulant y porter remède, je cherchais à quel niveau de la machine se produisait le phénomène. Je voyais la bande de papier se relâcher et se retendre régulièrement à chaque feuille. La tension des cylindres d’appel était normale, l’impression paraissait normale également et toutes les modifications ne faisaient aucun effet pour améliorer ce défaut.

J’observais aussi qu’entre le premier cylindre d’appel et le cylindre d’impression de la figurine, la bande de papier se tendait et se relâchait régulièrement au niveau des bandes entre les timbres.

Tout démontrait que le cylindre cliché enroulait davantage de papier que les autres cylindres. Je démontais les bandes de clichés des galvanos et je trouvais en dessous les mises entre "cuir et chair" et il y en avait plusieurs épaisseurs, trois, voire plus. Il y en avait trop.

Après les avoir enlevées, et avoir fait des réglages d’épaisseur et quelques retouches, après remise en route et ajout de pression compensatoire, le double picot avait disparu !

Explications : certains imprimeurs chargés de la confection des mises en train, plutôt que de faire des découpages collés sur le cylindre de pression, préféraient coller ces découpages sous les galvanos du cylindre clichés, entre "cuir et chair". Et d’en coller plus qu’il n’en fallait, pour en fin de compte augmenter exagérément le diamètre du cylindre, qui multiplié par 3,1416 c’est bien connu, et obtenir à l’impression un entraînement du papier supérieur aux deux cylindres d’appel. Le papier est légèrement élastique, mais il reprend sa tension normale à chaque fois que l’impression se fait sur les bandes entre les galvanos, là où il y a moins de pression et où le papier glisse. Le papier en reprenant sa place se trouve décalé par rapport aux précédentes perforations et le perforage également, ce qui donne une dent plus étroite.

(Extrait du forum "Timbres de France" timbres-de-france.xooit.com)


Cette dent étroite se trouve à différents niveaux sur la feuille en fonction de la distance entre le bloc de perforage et le bloc d’impression de la figurine utilisé, c’est-à-dire entre la neuvième et la dixième rangée si c’est le dernier bloc avant le perforage, ou au-dessus de la première rangée si c’est le bloc situé encore avant comme pour ces timbres "Semeuse" 20 c. de 1926. On peut supposer que si la rotative utilisée n’avait que deux blocs d’impression, c’est le premier qui a imprimé le timbre et le deuxième le numéro en noir. Je suppose car je vous prie de croire que je n’y travaillais pas cette année-là.


Scan transmis par Semeuse13 que je remercie. Allez voir son blog : semeuse.blogspot.fr


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