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Mon métier, c'était l'imprimerie.
Ma passion, c'est la typographie.

Ce blog sera fait de commentaires sur mes visites sur certains blogs traitant de l'impression des timbres-poste.

vendredi 18 novembre 2011

ÉNIGME RECTO-VERSO

Sur le Forum indépendant des collectionneurs
un sujet s’est ouvert :

(Scan Semeuse22)

Les impressions Recto-Verso, bien connues et recherchées des philatélistes, sont un peu une énigme pour les non initiés de l’impression typographique. Il est vrai qu’il y en a un certain nombre et de toutes les sortes. Les collectionneurs de toutes les époques ne manquent pas d’imagination et de théories pour expliquer le phénomène.

Il y a ceux qui pensent que l’encre a traversé le papier. Dans ma carrière, je ne l’ai jamais vu. L’encre typographique est pâteuse, non liquide, ne pénètre que très peu le support et sèche par oxydation à l’air. Il arrive cependant, que le conducteur, pour assouplir son encre, lui ajoute de l’huile de lin. Si cette addition est trop importante, c’est l’huile qui peut traverser et laisser une auréole tout autour de l’impression, mais pas les pigments, et même avec un papier non collé. Ce n’est pas une explication pour les recto-verso.

Il y a ceux qui pensent que c’est l’encre de la feuille en dessous, qui n’est pas encore sèche, qui s’est reporté sur le verso de la feuille du dessus. Quand on sait que pour une impression correcte, une pression de 15 kg/cm² est nécessaire, le transfert ne serait pas aussi net et de plus serait sur toutes les feuilles, même avec un excès d’encre et dans ce cas, le dépôt se fait irrégulièrement et pas sur toute la surface de l’impression. Ce n’est pas une explication pour les recto-verso.

Mais il y a plus énigmatique, les recto-verso décalés. Certains pensent que c’est la forme qui a bougé, d’autres, que c’est la pression qui… Non, ni l’un ni l’autre ne peut bouger, sinon la mise en train ne serait plus à sa place, et l’impression correcte ne pourrait se faire.




A cette époque de l’impression des timbres sur des machines à cylindre avec "forme" plate, la mécanique n’était pas ce qu’elle est devenue. La pression ne s’enlevait pas et le blocage de la machine pour un arrêt, n’existait pas. Les feuilles étaient margées, c’est-à-dire positionnées dans la presse, à la main et le "margeur" avait moins de 4 secondes pour prendre et poser en place chaque feuille. Il arrivait donc que le cylindre tourne sans feuille prise dans les pinces et l’impression se faisait sur le cylindre avec le dépôt d’encre pour une feuille. La feuille suivante recevait une impression sur le recto et un report correspondant exactement sous le verso.



La feuille était considérée fautée et pour éviter ça, il fallait enlever cette encre déposée. La facilité était de mettre une feuille "martyre" sous la bonne feuille, qui recevait cette encre du cylindre et l’asséchait progressivement. Ces feuilles martyres provenaient du tas de feuilles mal margées avec une impression mal positionnée, différente pour chacune d’entre elles, et pas encore bien sèches. Ces décalages de position se sont retrouvés sous ces feuilles recto-verso à des emplacements variables, mais correspondant à la pression exercée au recto par le cliché pour chaque timbre. Ce qui explique les décalages en croix et les manques dans les marges des timbres.

(Scan Semeuse22)


Cette explication se justifie en regardant l’exemple donné en haut, par une pression un peu forte, un encrage bien suffisant, et un report d’encre moindre au verso. Chacun peut le croire ou en douter, mais je n’ai pas d’autre explication technique crédible.


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